Fiche technique
Longueur totale : 222mm
Longueur de la lame : 102mm
Dos de lame : 3.5mm
Emouture scandinave
Acier carbone 0-1
Construction en plate semelle
Plaquettes G-10 ergonomiques
Trou pour dragonne
Poids (sans étui) : 220g
Livré avec un étui en cuir
Intro
Déçu par la prise en main de l’ESEE4, je me suis mis à la recherche d’un couteau orienté outdoor dans la catégorie des 4 pouces. Les arguments du Spyderco Bushcraft : un acier carbone plus qu’honnête, une émouture scandinave prisée par le milieu du bushcraft et enfin, un manche censé être ergonomique. C’est ce qu’on va voir…
Premières impressions
Sorti de sa boite, le couteau présente bien : le manche en G-10 et les rivets en laiton sont polis, la lame est dotée d’une finition brossée tandis que le tranchant semble avoir été affuté sur du 400 grit. Aucun défaut, jeu ou rayure à déplorer. Là-dessus, Spyderco reste fidèle à sa réputation de qualité. Pour être franc, je n’aime pas du tout le « look » de ce couteau, mais je cherche avant tout à me doter d’un outil efficace.
Prise en main
On est d’abord surpris par le poids plutôt conséquent de la bête (220g !). J’avais quelques réserves à propos du manche « lisse » en G-10 et je craignais qu’il ne m’échappe des mains. Après quelques travaux en forêt, je dois vous avouer que le confort et la sécurité sont au rendez vous. J’ai longtemps cru que l’important était d’avoir des plaquettes « texturisées »… En fait, l’essentiel est de pouvoir exercer sa poigne sur un manche qui remplit généreusement l’intérieur de la main. La force exercée est décuplée et le confort accru. C’est le cas ici avec un manche long de 115mm, de forme légèrement ovale et d’une épaisseur nominale de 25mm ! A titre de comparaison, le manche de l’ESEE4 ne fait que 15mm d’épaisseur. Il faut ajouter à ces dimensions des arrondis placés aux endroits stratégiques qui viennent améliorer le verrouillage de la main sur le manche.
En ce qui concerne le grip, je dois avouer qu’il s’agit là d’une totale réussite, que ce soit à mains nues, mouillées (sueur) ou avec des gants.
Travaux de coupe
Compte tenu de la taille et du poids de ce couteau, il n’est pas question d’effectuer de coupes « à la volée » : il n’est tout simplement pas apte à ce type de tache. Par contre en ce qui concerne le travail sur bois, l’émouture scandinave se montre très efficace. Je vous ai fait une petite vidéo et vous porterez votre attention sur la taille des copeaux débités… En pratique, il est possible de faire une pointe de piquet de tente en 3-4 coups de lame.
Toutefois, ce mordant joue en ma défaveur lors de la réalisation de « feathersticks ». Si je n’avais aucun problème à en réaliser auparavant avec mon ESEE4, il en va autrement avec le Spyderco Bushcraft. L’épais dos de lame, l’angle de l’émouture et son mordant ont pour effet d’inviter mon geste à attaquer le bois avec un angle trop fermé. Résultat : de grosses encoches et aucune lamelle. J’ai du m’exercer à améliorer ma technique pour à nouveau réussir à façonner ces allume-feu : il faut un temps d’adaptation.
Travaux de bâtonnage
Le dos de lame de 3,5mm associé à la plate semelle autorise à bourriner franchement.
Lorsqu’il s’agit de fendre des buchettes, l’émouture scandinave se révèle être un peu moins efficace qu’un full flat grind d’un ESEE. Mais très honnêtement, la différence se joue à deux ou trois coups de massue près : à partir du moment où la pointe du couteau dépasse de la buchette, il n’y a pas de raison qu’elle vous résiste très longtemps.
Par contre, dès qu’il s’agit de bâtonner perpendiculairement aux fibres, l’émouture scandinave pénètre profondément dans la matière. Il faut alors savoir doser ses coups et choisir la bonne inclinaison car le risque est de coincer la lame (et ainsi ralentir la réalisation de la tâche).
Tenue du fil et maintenance sur le terrain
L’acier 0-1 est un acier carbone assez similaire à du 1095. Il semble que la trempe soit bien dosée car le couteau garde son tranchant assez longtemps (pas trop doux) et pour autant, la lame ne s’est pas ébréchée malgré le traitement que je lui impose (pas trop dur). Cependant, si l’émouture scandinave présente un tranchant vraiment intéressant, il faut admettre que de par sa forme, elle est un peu plus fragile que les émoutures convexes et les émoutures en « V » : après chaque utilisation, un petit passage sur le cuir (étuis d’une DC4 par exemple) permet de redresser le fil et repousser l’échéance de l’affutage.
A ce propos, l’affutage sur le terrain a été réalisé avec une DC4 (ancienne version) tenue dans la paume de la main. La géométrie de l’émouture scandinave se révèle ici très pratique. En effet, il est possible de poser le tranchant à plat sur la pierre, par conséquent, c’est un jeu d’enfant que de maintenir l’angle.
Enfin, j’ai constaté que les inscriptions (logo etc.) s’encrassent très facilement car elles sont légèrement en bas relief. Je remarque d’ailleurs les premières traces de rouille à ces endroits... Il faudra veiller à bien essuyer sa lame et à l’huiler régulièrement. Certains vont crier au viol, mais je songe même à coller une couche de coating sur cette lame.
Etui
L’étui est réalisé dans un cuir noir de qualité et présente une finition irréprochable. La lame du couteau se loge dans un insert en plastique caché par le cuir et la rétention est assurée par friction avec le manche. Au départ, j’étais assez méfiant de ne voir aucun système de verrouillage par bouton pression, velcro ou kydex. Après quelques tests sous la forme de secousses vigoureuses, j’en conclus que la rétention fonctionne parfaitement.
A vrai dire, c’est à l’utilisateur de choisir la force de friction exercée par l’étui en y enfonçant plus ou moins le couteau. Il faut garder à l’esprit que plus vous calerez le couteau, plus il sera difficile à extraire (rien d’insurmontable). Le bon coté est que si vous utilisez fréquemment votre couteau, vous n’êtes pas obligé de le verrouiller sans arrêt comme sur un étui kydex. Car sur un kydex, c’est du tout où rien, avec cet étuis, la rétention est progressive.
Je constate un défaut avec cet étui : lorsqu’on range le couteau, on a tendance à louper l’insert en plastique, il faut donc parfois y aller à tâtons…
Le port n’est prévu que dans un sens : à la verticale et uniquement à la ceinture. Oubliez tout ce qui est MOLLE, port horizontal, sur la poitrine, manche vers le bas etc. Ce n’est pas possible, vous devrez vous bricoler votre propre étui.
Néanmoins, 6 œillets proposent un potentiel de customisation. Je pense par exemple à ceux qui aiment disposer leur tige de ferrocérium à proximité du couteau. Pour ma part, j’essaierai bien d’y monter une pochette afin d’y ranger le matériel d’affutage.
Conclusion
Excellent grip, lame efficace et facile à entretenir sur le terrain : le couteau est une vraie réussite. Par contre, si l’étui remplit son job de rétention, on aurait aimé qu’il soit un peu plus pratique. Pour le coup, un Enzo Trapper ou un Timberwolf pourrait être une alternative de meilleur rapport qualité prix. Comme je ne possède ni l’un ni l’autre, je m’abstiendrai de tout commentaire mais je vous invite néanmoins à étudier ces deux autres modèles.
Ya une vidéo en Upload... Mais suite à des problèmes de logiciel (licence etc
) je suis obligé d'utiliser VEGAS... qui n'est pas ma tasse de thé... Du coup je n'arrive pas à encoder correctement ... Bref _ça me gave cette histoire.