Je c/c ici un article que j'ai écrit pour un blog... Je pense que ces conseils sont connus de tous ici... Mais sait on jamais.
Modif 28/01/2011: Rectification concernant la date de péremption.
Les bombes lacrymogènes ne sont pas des gadgets : ce sont des armes à part entière dont la spécificité est de présenter une létalité quasiment nulle. De ce fait, elles deviennent des outils de self défense idéales. Pourtant, lorsqu’un néophyte se décide à acquérir une bombe lacrymogène, il se retrouve confronté à une myriade de modèles qui ont tous une action différente. Ce guide se propose de vous aider à choisir le modèle de « lacrymo » qui vous conviendra le mieux.
Rappel Juridique
Avant toute chose : nul n’est censé ignorer la loi. Nous allons donc commencer par nous mettre au parfum. Voici ce que dit l’article 12 de l’Arrêté du 11 septembre 1995 relatif au classement de certains matériels, armes et munitions :
« 1° Tant que les caractéristiques de classement au titre du décret du 18 avril 1939 susvisé d’un générateur d’aérosol lacrymogène ou incapacitant n’ont pas été définies, ces générateurs sont classés en 6e catégorie. Sous réserve de toute autre disposition réglementaire applicable aux générateurs d’aérosol, ces caractéristiques sont définies par arrêté du ministre de la défense après avis de la commission interministérielle prévue à l’article 5 du décret du 6 mai 1995 susvisé.
2° Les générateurs d’aérosol lacrymogènes ou incapacitants à base de CS (orthochlorobenzylidène) concentré à plus de 2 p. 100 dont le volume de remplissage est supérieur à 100 ml ou dont le débit instantané à la valve est supérieur à 60 grammes par seconde mesuré sous une température atmosphérique de 20 °C sont classés en 6e catégorie en application du paragraphe 2 de la 6e catégorie du décret du 6 mai 1995 susvisé. »
Pour simplifier, cet article nous informe que toutes les bombes lacrymogènes sont des armes de 6e catégorie (interdiction au port et au transport) à l’exception des bombes lacrymogènes à base de CS, concentrées à moins de 2% et d’un volume inférieur à 100ml.
Ceci étant, la loi dit aussi que « Tous objets susceptibles de constituer une arme dangereuse pour la sécurité publique » sont classés en 6e catégorie (source)… Ainsi, lors d’un contrôle de police, un agent peut considérer n’importe quel objet comme une arme de 6e catégorie, y compris les bombes lacrymogènes qui sont à priori autorisées au port.
Enfin, c’est une évidence, mais comme on ne sait jamais par qui on va être lu : si une lacrymo normalement autorisée au port est utilisée pour effectuer une agression, elle devient une arme par destination (6e catégorie).
Une question de combinaison gagnante.
Une bombe lacrymogène est définie par trois caractéristiques :
1. Le produit actif : c’est l’agent irritant qui produit l’effet lacrymogène.
2. Le médium : c’est la solution dans laquelle est dilué le produit actif.
3. La taille de la bombe.
C’est en combinant ces trois caractéristiques que vous pourrez choisir votre modèle idéal.
1 Le produit actif
Actuellement, pour les civils, il existe deux types de produit actif : le CS et l’OC.
Le CS (2-chlorobenzalmalononitrile) est d’origine chimique. Il se présente à la base sous forme de poudre. A l’inverse l’OC (Oléorésine Capsicum) est un extrait de piment et a la forme d’un liquide jaune orangé. Bien que le CS et l’OC aient le même effet lacrymogène pendant 30 à 45 minutes, il existe des différences de taille entre les deux produits.
L'OC est à base de piment.
En premier lieu, l’OC agit plus vite. Une fois en contact avec l’agresseur, l’OC met 1 à 3 secondes avant d’agir tandis que le CS devient irritant en 3 à 7 secondes. Dans les situations critiques où chaque seconde compte, l’OC se démarque.
Ensuite, la poudre de CS est contaminante, c’est-à-dire qu’un vêtement aspergé par du CS peut répandre de la poudre sur tout ce avec quoi il entre en contact, même longtemps après l’aspersion : il faut donc décontaminer tout ce qui est entré en contact avec le CS. A l’inverse, l’OC est biodégradable et se neutralise sans intervention humaine.
Autre différence : le CS est peu efficace sur les chiens et les humains drogués tandis que l’OC reste efficace dans ces situations. Les bombes lacrymogènes « OC » sont d’ailleurs utilisées outre atlantique comme répulsif anti-ours (source)… Là encore l’OC marque un point.
Un dernier détail, ces bombes lacrymogènes périment et deviennent inefficaces au fil du temps. Là encore il y a des différences : le CS peut être conservé parfois plus de 5 ans tandis que l’OC ne se conserve en général que 2 ans (à l’exception de certaines marques haut de gamme).
Conclusion : à priori l’extrait de piment (OC) est préférable au CS car il agit plus rapidement et fonctionne sur un spectre plus large de cibles.
2 Le médium
Le médium est le « produit » qui va servir à diluer le principe actif. Ceci a une première conséquence de toute importance : il s’agit de la concentration en produit actif. Plus il y a de médium, moins il y a d’OC ou de CS et moins la solution lacrymogène est efficace. Malheureusement, d’une part très peu de bombes lacrymogènes affichent la concentration en produit actif et d’autre part, lorsque la concentration en produit actif est indiquée, rien n’en garantit la pureté (exemple quelle quantité de capsicum réelle au sein de la solution d’OC ?). Par conséquent, en l’absence d’étude sérieuse, cet article ne se hasardera pas à vous recommander un fabricant plutôt qu’un autre (plus tard peu être).
Le médium, c’est aussi ce qui va donner une « consistance » particulière au tir de la bombe lacrymogène. Il y a 4 types de consistance, à savoir :
* Spray/Gaz
* Jet liquide
* Mousse
* Gel
Le spray/gaz est certainement la consistance la plus connue. La nature volatile des lacrymos « spray » les restreignent à une utilisation en plein air, car en milieu clos il y a un risque de saturer la pièce dans laquelle on se trouve avec le gaz et ainsi se neutraliser soi même. Même à
l’extérieur, il faut être prudent car si on a le vent contre soi, on risque alors de subir un « retour » de jet. Le spray/gaz présente quand même un avantage : nul besoin de viser, il suffit de « gazer » en direction de la menace (attention aux victimes collatérales cependant). Second avantage, les lacrymogènes « gaz » sont les seules lacrymos à entraîner une gêne respiratoire. Malheureusement, cet avantage est amoindri par la faible portée de ces bombes : environ 1.5m. Enfin, le spray permet ce que les instructeurs de self nomment en plaisantant « la technique du calamar ancestral ». Cette technique consiste à fuir et à lâcher des nuages de lacrymogène derrière soi pour semer d’éventuels poursuivants.
Les bombes lacrymogènes « jet liquide » sont ce qui se rapproche le plus des pistolets à eau de notre enfance : elles tirent un « trait » de liquide huileux à 2-3 mètres. L’intérêt de ce médium est sa précision et sa portée : les risques de dommages collatéraux sont réduits. L’ennui, avec le jet liquide est de devoir bien viser. Vous pourrez d’ailleurs voir quelques tirs de jet liquide dans un précédent article.
Les bombes lacrymo « mousse » sont de conception relativement récente. Elles tirent en « cône » une substance collante. D’après certaines vidéos publicitaires, il s’agirait d’un compromis entre le médium liquide et le gaz. C’est-à-dire que l’on bénéficie du tir « de zone » tout en évitant les auto-intoxications du au vent de face ou à un milieu clos. De plus la substance étant collante, elle « reste » sur l’agresseur : est ce que cela signifie que l’effet incapacitant dure plus longtemps et est plus virulent ? Toujours est-il que même si votre adversaire est équipé d’un « masque de ski », il sera tout de même aveuglé par la mousse collante.
Pour finir, les mediums de type « gel », souvent confondus avec les lacrymo « jet liquide » par beaucoup de monde, tirent un trait de substance gélatineuse. D’après le manuel de Fred Perrin, les bombes lacrymogènes en Gel n’entraînent pas de sensation de brûlure sur la peau et ne seraient efficaces que sur les yeux et les muqueuses. En dehors de ce détail, elles sont assez semblables au médium « jet liquide ».
Dimensions
Les bombes lacrymogènes existent en tous type de tailles : du format « lady » qui se glisse dans un sac à main au format « extincteur » destiné aux professionnels ou à la défense du domicile.
Ce qui va suivre est une succession d’enfoncement de portes ouvertes mais qui se doivent d’être précisées.
Plus la bombe lacrymogène est grande et plus vous pourrez traiter de cibles. Avec une bombe lacrymogène de 25ml, vous pourrez faire face à un ou deux agresseurs avant de fuir tandis qu’avec bombe de 300ml vous aurez assez pour repousser 6 personnes et tenir le terrain jusqu’à l’arrivée des secours.
Plus la bombe lacrymogène est petite, plus elle est facile à dissimuler et surtout, mieux elle sera tolérée en cas de contrôle de police ou d’affaire portée devant un tribunal.
Plus la bombe lacrymogène est grande et plus elle est dissuasive. La dissuasion, stratégie favorite du monde animal, est un facteur qui vous permet de l’emporter sans avoir à combattre. C’est un effet qui, dans un cadre d’auto-défense, est à rechercher.
Derniers conseils
Arrivé à ce stade de la lecture, vous êtes en mesure de déterminer le modèle de bombe lacrymogène dont vous avez besoin. Mais attention, avant de procéder à l’achat, vous devez connaître deux ou trois astuces supplémentaires.
Tout d’abord, les bombes lacrymogènes périment ! Veillez à vérifier la date de péremption, généralement située sur le cul de la bouteille. Au fil du temps, le gaz propulseur s’échappe de la bouteille. A terme, le liquide ne peut plus être projeté vers sa cible.
Ensuite, vérifiez que la bombe lacrymogène est encore « scellée ». Les marques les plus sérieuses attachent un « plombage » en plastique semblable à ceux que l’on trouve sur les compteurs EDF. Plus généralement, près du mécanisme de tir, il y a toujours un petit morceau de plastique qui casse lors de la première utilisation. Veillez à vous assurer de sa présence.
Autre détail qui fâche : le prix ! Certains armuriers pratiquent des tarifs honteux. Une lacrymogène de 25ml ne doit pas coûter plus de 10€ et une bombe de 300ml ne doit pas dépasser les 50€.
Sachez en outre qu’il existe des « décontaminants » OC et CS dont le but est de neutraliser la sensation de brûlure. Il peut être intéressant d’en disposer sur soi, en cas de dommage collatéral par exemple.
Enfin, fuyez comme la peste les petits modèles de bombe qui ont un bouton « affleurant ». Le risque est de déclencher involontairement sa bombe. Préférez les modèles avec goupille ou clapet de sécurité.
Conclusion
Vous êtes désormais capable de choisir une bombe lacrymogène, c’est très bien. Peut être êtes vous déjà passé à l’achat… Mais maintenant il va falloir apprendre à s’en servir ! Parfaitement ! Bien que cette arme soit très facile d’emploi, elle nécessite tout de même un minimum de formation. Rapprochez vous d’un club de self défense ou parlez en à votre instructeur si vous en faîtes déjà partie. Enfin, je tiens à vous présenter la source principale de cet article, il s’agit d’un petit manuel écrit par Fred Perrin, (instructeur de tir, de self défense, mais aussi artisan forgeron-coutelier) : « Auto-défense au spray ». Il ne coûte que 10€, il ne remplace certes pas un vrai cours de self-défense, mais il a le mérite d’exister et d’être instructif.
Modif 28/01/2011: Rectification concernant la date de péremption.
Les bombes lacrymogènes ne sont pas des gadgets : ce sont des armes à part entière dont la spécificité est de présenter une létalité quasiment nulle. De ce fait, elles deviennent des outils de self défense idéales. Pourtant, lorsqu’un néophyte se décide à acquérir une bombe lacrymogène, il se retrouve confronté à une myriade de modèles qui ont tous une action différente. Ce guide se propose de vous aider à choisir le modèle de « lacrymo » qui vous conviendra le mieux.
Rappel Juridique
Avant toute chose : nul n’est censé ignorer la loi. Nous allons donc commencer par nous mettre au parfum. Voici ce que dit l’article 12 de l’Arrêté du 11 septembre 1995 relatif au classement de certains matériels, armes et munitions :
« 1° Tant que les caractéristiques de classement au titre du décret du 18 avril 1939 susvisé d’un générateur d’aérosol lacrymogène ou incapacitant n’ont pas été définies, ces générateurs sont classés en 6e catégorie. Sous réserve de toute autre disposition réglementaire applicable aux générateurs d’aérosol, ces caractéristiques sont définies par arrêté du ministre de la défense après avis de la commission interministérielle prévue à l’article 5 du décret du 6 mai 1995 susvisé.
2° Les générateurs d’aérosol lacrymogènes ou incapacitants à base de CS (orthochlorobenzylidène) concentré à plus de 2 p. 100 dont le volume de remplissage est supérieur à 100 ml ou dont le débit instantané à la valve est supérieur à 60 grammes par seconde mesuré sous une température atmosphérique de 20 °C sont classés en 6e catégorie en application du paragraphe 2 de la 6e catégorie du décret du 6 mai 1995 susvisé. »
Pour simplifier, cet article nous informe que toutes les bombes lacrymogènes sont des armes de 6e catégorie (interdiction au port et au transport) à l’exception des bombes lacrymogènes à base de CS, concentrées à moins de 2% et d’un volume inférieur à 100ml.
Ceci étant, la loi dit aussi que « Tous objets susceptibles de constituer une arme dangereuse pour la sécurité publique » sont classés en 6e catégorie (source)… Ainsi, lors d’un contrôle de police, un agent peut considérer n’importe quel objet comme une arme de 6e catégorie, y compris les bombes lacrymogènes qui sont à priori autorisées au port.
Enfin, c’est une évidence, mais comme on ne sait jamais par qui on va être lu : si une lacrymo normalement autorisée au port est utilisée pour effectuer une agression, elle devient une arme par destination (6e catégorie).
Une question de combinaison gagnante.
Une bombe lacrymogène est définie par trois caractéristiques :
1. Le produit actif : c’est l’agent irritant qui produit l’effet lacrymogène.
2. Le médium : c’est la solution dans laquelle est dilué le produit actif.
3. La taille de la bombe.
C’est en combinant ces trois caractéristiques que vous pourrez choisir votre modèle idéal.
1 Le produit actif
Actuellement, pour les civils, il existe deux types de produit actif : le CS et l’OC.
Le CS (2-chlorobenzalmalononitrile) est d’origine chimique. Il se présente à la base sous forme de poudre. A l’inverse l’OC (Oléorésine Capsicum) est un extrait de piment et a la forme d’un liquide jaune orangé. Bien que le CS et l’OC aient le même effet lacrymogène pendant 30 à 45 minutes, il existe des différences de taille entre les deux produits.
L'OC est à base de piment.
En premier lieu, l’OC agit plus vite. Une fois en contact avec l’agresseur, l’OC met 1 à 3 secondes avant d’agir tandis que le CS devient irritant en 3 à 7 secondes. Dans les situations critiques où chaque seconde compte, l’OC se démarque.
Ensuite, la poudre de CS est contaminante, c’est-à-dire qu’un vêtement aspergé par du CS peut répandre de la poudre sur tout ce avec quoi il entre en contact, même longtemps après l’aspersion : il faut donc décontaminer tout ce qui est entré en contact avec le CS. A l’inverse, l’OC est biodégradable et se neutralise sans intervention humaine.
Autre différence : le CS est peu efficace sur les chiens et les humains drogués tandis que l’OC reste efficace dans ces situations. Les bombes lacrymogènes « OC » sont d’ailleurs utilisées outre atlantique comme répulsif anti-ours (source)… Là encore l’OC marque un point.
Un dernier détail, ces bombes lacrymogènes périment et deviennent inefficaces au fil du temps. Là encore il y a des différences : le CS peut être conservé parfois plus de 5 ans tandis que l’OC ne se conserve en général que 2 ans (à l’exception de certaines marques haut de gamme).
Conclusion : à priori l’extrait de piment (OC) est préférable au CS car il agit plus rapidement et fonctionne sur un spectre plus large de cibles.
2 Le médium
Le médium est le « produit » qui va servir à diluer le principe actif. Ceci a une première conséquence de toute importance : il s’agit de la concentration en produit actif. Plus il y a de médium, moins il y a d’OC ou de CS et moins la solution lacrymogène est efficace. Malheureusement, d’une part très peu de bombes lacrymogènes affichent la concentration en produit actif et d’autre part, lorsque la concentration en produit actif est indiquée, rien n’en garantit la pureté (exemple quelle quantité de capsicum réelle au sein de la solution d’OC ?). Par conséquent, en l’absence d’étude sérieuse, cet article ne se hasardera pas à vous recommander un fabricant plutôt qu’un autre (plus tard peu être).
Le médium, c’est aussi ce qui va donner une « consistance » particulière au tir de la bombe lacrymogène. Il y a 4 types de consistance, à savoir :
* Spray/Gaz
* Jet liquide
* Mousse
* Gel
Le spray/gaz est certainement la consistance la plus connue. La nature volatile des lacrymos « spray » les restreignent à une utilisation en plein air, car en milieu clos il y a un risque de saturer la pièce dans laquelle on se trouve avec le gaz et ainsi se neutraliser soi même. Même à
l’extérieur, il faut être prudent car si on a le vent contre soi, on risque alors de subir un « retour » de jet. Le spray/gaz présente quand même un avantage : nul besoin de viser, il suffit de « gazer » en direction de la menace (attention aux victimes collatérales cependant). Second avantage, les lacrymogènes « gaz » sont les seules lacrymos à entraîner une gêne respiratoire. Malheureusement, cet avantage est amoindri par la faible portée de ces bombes : environ 1.5m. Enfin, le spray permet ce que les instructeurs de self nomment en plaisantant « la technique du calamar ancestral ». Cette technique consiste à fuir et à lâcher des nuages de lacrymogène derrière soi pour semer d’éventuels poursuivants.
Les bombes lacrymogènes « jet liquide » sont ce qui se rapproche le plus des pistolets à eau de notre enfance : elles tirent un « trait » de liquide huileux à 2-3 mètres. L’intérêt de ce médium est sa précision et sa portée : les risques de dommages collatéraux sont réduits. L’ennui, avec le jet liquide est de devoir bien viser. Vous pourrez d’ailleurs voir quelques tirs de jet liquide dans un précédent article.
Les bombes lacrymo « mousse » sont de conception relativement récente. Elles tirent en « cône » une substance collante. D’après certaines vidéos publicitaires, il s’agirait d’un compromis entre le médium liquide et le gaz. C’est-à-dire que l’on bénéficie du tir « de zone » tout en évitant les auto-intoxications du au vent de face ou à un milieu clos. De plus la substance étant collante, elle « reste » sur l’agresseur : est ce que cela signifie que l’effet incapacitant dure plus longtemps et est plus virulent ? Toujours est-il que même si votre adversaire est équipé d’un « masque de ski », il sera tout de même aveuglé par la mousse collante.
Pour finir, les mediums de type « gel », souvent confondus avec les lacrymo « jet liquide » par beaucoup de monde, tirent un trait de substance gélatineuse. D’après le manuel de Fred Perrin, les bombes lacrymogènes en Gel n’entraînent pas de sensation de brûlure sur la peau et ne seraient efficaces que sur les yeux et les muqueuses. En dehors de ce détail, elles sont assez semblables au médium « jet liquide ».
Dimensions
Les bombes lacrymogènes existent en tous type de tailles : du format « lady » qui se glisse dans un sac à main au format « extincteur » destiné aux professionnels ou à la défense du domicile.
Ce qui va suivre est une succession d’enfoncement de portes ouvertes mais qui se doivent d’être précisées.
Plus la bombe lacrymogène est grande et plus vous pourrez traiter de cibles. Avec une bombe lacrymogène de 25ml, vous pourrez faire face à un ou deux agresseurs avant de fuir tandis qu’avec bombe de 300ml vous aurez assez pour repousser 6 personnes et tenir le terrain jusqu’à l’arrivée des secours.
Plus la bombe lacrymogène est petite, plus elle est facile à dissimuler et surtout, mieux elle sera tolérée en cas de contrôle de police ou d’affaire portée devant un tribunal.
Plus la bombe lacrymogène est grande et plus elle est dissuasive. La dissuasion, stratégie favorite du monde animal, est un facteur qui vous permet de l’emporter sans avoir à combattre. C’est un effet qui, dans un cadre d’auto-défense, est à rechercher.
Derniers conseils
Arrivé à ce stade de la lecture, vous êtes en mesure de déterminer le modèle de bombe lacrymogène dont vous avez besoin. Mais attention, avant de procéder à l’achat, vous devez connaître deux ou trois astuces supplémentaires.
Tout d’abord, les bombes lacrymogènes périment ! Veillez à vérifier la date de péremption, généralement située sur le cul de la bouteille. Au fil du temps, le gaz propulseur s’échappe de la bouteille. A terme, le liquide ne peut plus être projeté vers sa cible.
Ensuite, vérifiez que la bombe lacrymogène est encore « scellée ». Les marques les plus sérieuses attachent un « plombage » en plastique semblable à ceux que l’on trouve sur les compteurs EDF. Plus généralement, près du mécanisme de tir, il y a toujours un petit morceau de plastique qui casse lors de la première utilisation. Veillez à vous assurer de sa présence.
Autre détail qui fâche : le prix ! Certains armuriers pratiquent des tarifs honteux. Une lacrymogène de 25ml ne doit pas coûter plus de 10€ et une bombe de 300ml ne doit pas dépasser les 50€.
Sachez en outre qu’il existe des « décontaminants » OC et CS dont le but est de neutraliser la sensation de brûlure. Il peut être intéressant d’en disposer sur soi, en cas de dommage collatéral par exemple.
Enfin, fuyez comme la peste les petits modèles de bombe qui ont un bouton « affleurant ». Le risque est de déclencher involontairement sa bombe. Préférez les modèles avec goupille ou clapet de sécurité.
Conclusion
Vous êtes désormais capable de choisir une bombe lacrymogène, c’est très bien. Peut être êtes vous déjà passé à l’achat… Mais maintenant il va falloir apprendre à s’en servir ! Parfaitement ! Bien que cette arme soit très facile d’emploi, elle nécessite tout de même un minimum de formation. Rapprochez vous d’un club de self défense ou parlez en à votre instructeur si vous en faîtes déjà partie. Enfin, je tiens à vous présenter la source principale de cet article, il s’agit d’un petit manuel écrit par Fred Perrin, (instructeur de tir, de self défense, mais aussi artisan forgeron-coutelier) : « Auto-défense au spray ». Il ne coûte que 10€, il ne remplace certes pas un vrai cours de self-défense, mais il a le mérite d’exister et d’être instructif.