Petit article que je c/c ici. Je pense qu'il ne vous apprendra rien mais bon, c'est fait, autant en faire profiter tout le monde.
Les lampes tactiques sont bien évidement des outils destinés avant tout à produire de la lumière. Toutefois, leur dimension tactique révèle une arme de self défense plutôt intéressante en regard du contexte juridique Français.
1 Les caractéristiques d’une lampe tactique
Qu’est ce qui différencie une simple lampe de poche d’une lampe tactique ? La réponse se trouve dans un cahier des charges exigeant élaboré, à l’origine, pour les forces de l’ordre et les militaires.
Tout d’abord, une lampe tactique digne de ce nom doit être étanche. L’étanchéité est garantie par la mention « IPx8 » qui est un standard fréquemment utilisé dans l’électrotechnique. La lampe doit en outre être signalée par le fabricant comme résistante aux chocs. Sur ce point, il n’y a pas, à ma connaissance, de standards communiqués par les fabricants garantissant la résistance des matériaux.
Ensuite, une lampe tactique varie autour d’un design bien spécifique destiné à une prise en main de type « marteau » (ou pic à glace). Cette prise lui permet d’être employée comme un outil de frappe, c’est pourquoi l’interrupteur d’allumage se trouve au cul de la lampe afin d’actionner l’éclairage tout en conservant un maintient ferme et alerte de la lampe. L’interrupteur doit permettre deux types d’allumage : l’allumage continu classique et l’allumage momentané sur effleurement du bouton pour, par exemple, envoyer des signaux en morse.
D’autre part, le domaine où traditionnellement une lampe tactique se démarque des lampes classiques est la puissance de l’éclairage : une lampe tactique, c’est censé éblouir au point d’aveugler. Les fabricants mettent habituellement en avant les « lumens »… Ce qui est un peu de la malhonnêteté commerciale. En effet, les lumens sont les unités du flux lumineux. On obtiens la valeur d’un flux lumineux en multipliant l’intensité lumineuse par l’angle solide (le cône) du faisceau lumineux. Pour exploser le score des lumens, il suffit simplement d’ouvrir l’angle… Et votre lampe n’en sera pas plus éblouissante pour autant… « Ce qui aveugle », c’est l’intensité lumineuse mesurée en candelas (Cd). Certains fabricants la communiquent de temps en temps, comme Fenix sur certains modèles, d’autres jamais… Une lampe tactique de taille moyenne (alimentée par deux piles CR123) doit pouvoir fournir une intensité lumineuse située aux alentours des 10 000 candelas. Un telle intensité lumineuse permet d’aveugler même par une journée non-ensoleillée.
On notera que plusieurs modèles de lampes proposent des modes d’éclairage différents, ce qui est une bonne chose en soi. Cependant, il y a deux choses à signaler à ce sujet. D’une part, le mode stroboscopique est à rechercher car il peut déclencher chez certains sujets « l’effet de Bucha » caractérisé par une sensation de désorientation, de vertige et de nausée. Ceci dit, en situation d’autodéfense, ne comptez pas sur l’effet Bucha pour vous en tirer. Le deuxième point à vérifier est la rapidité avec laquelle vous pouvez passer d’un mode à un autre. En situation de self, chaque seconde compte. Bien évidement, si votre lampe tactique s’allume par défaut en mode « 5 lumens » et doit être longuement manipulée pour passer en mode « strobe », cela ne conviendra pas. Il existe deux « écoles » de réglages de la lampe. La première consiste à tourner une bague ou à visser la tête de la lampe. Le procédé est simple mais demande l’emploi de ses deux mains. L’autre méthode repose sur une combinaison de pressions sur le bouton pour passer d’un mode à un autre. L’avantage est de n’avoir besoin que d’une main mais en situation de stress le risque de confusion est plus élevé.
Enfin, le dernier point qui pourra influencer votre acquisition, et non des moindres, sera la présence de « dents » à une extrémité ou l’autre de la lampe. Ces dents améliorent l’efficacité d’une lampe tactique lorsqu’elle est employée dans une situation de self défense. Idéalement, ces crénelures doivent être présentes mais sans donner un look trop agressif.
2 Emploi tactique.
Nous n’aborderons pas ici l’emploi des lampes tactiques montées sur les armes à feu. En self défense, une lampe tactique se manie globalement de la même manière qu’un Kubotan. Comme toute arme, elle exige un minimum de formation pour en tirer le plein potentiel (voir vidéo ci dessous). Vous devrez donc vous rapprocher d’un club de self défense pour apprendre à vous servir pleinement de votre lampe tactique.
Les techniques possibles avec une lampe tactique présentent l’avantage de pouvoir adapter sa riposte en fonction de la menace afin de ne pas sortir du cadre de la légitime défense.
Le premier niveau de riposte consiste en un aveuglement *préventif*. Cette manœuvre est utile dans certains cas d’altercation. Bien entendu, lors d’une altercation sincère (engueulade classique de circulation par exemple) rechercher la désescalade est toujours la meilleure solution. Cependant, il existe des « altercations » initiées par des individus dont l’objectif réel est de passer à l’agression : nombreux sont les coups de couteaux qui ont commencé par une cigarette refusée. Lorsque vous pensez être confronté à un individu qui cherche avant tout « l’embrouille », ne prenez pas de risque : faites deux pas en diagonale/arrière, aveuglez votre adversaire avec votre lampe tactique et faites lui comprendre que son intérêt est d’aller voir ailleurs. Vis-à-vis de la loi, absolument rien ne peut vous être reproché.
Le second niveau de riposte se fonde sur ce que les disciplines martiales appellent « les points de pression ». Les points de pression sont des zones du corps sur lesquelles appuyer dans le but de déclencher une vive douleur. Les Kubotan, donc les lampes tactiques, sont des outils adéquats pour exercer des points de pression. L’intérêt de ces techniques est de présenter une létalité nulle et de ne généralement causer aucune blessure. La difficulté de réalisation peut grandement varier mais heureusement, l’une des techniques les plus utiles est aussi la plus simple à réaliser. Toujours lors d’une altercation, lorsqu’un individu vous agrippe, il est facile de le faire lâcher prise et le soumettre en utilisant le corps de la lampe pour pincer le poignet de votre adversaire (voir video vers 0:50). Encore une fois, vis-à-vis de la loi, il n’y a pas grand-chose qui puisse vous être reproché.
Le troisième niveau de riposte franchit le cap de la légalité. Il s’agit de profiter du corps de la lampe ainsi que de son poids afin consolider votre poing et ainsi donner des coups plus puissants. Coups d’autant plus douloureux qu’ils sont assenés sur un adversaire ébloui qui ne verra rien venir. Généralement, les blessures infligées restent modérées et entraînent rarement des ITT prolongées synonymes pour vous, de peines plus lourdes si la légitime défense vous est refusée.
Le dernier niveau de riposte présente un risque de létalité. Il s’agit d’utiliser les parties crénelées de la lampe pour assener des coups en marteau très puissants, de préférence sur les parties osseuses du corps. Si vous portez un tel coup à la tête de votre adversaire, un traumatisme crânien est quasi assuré. Ce type de blessure peut parfois entraîner la mort ou bien causer des séquelles neurologiques. Si il est « permis » de frapper différentes parties du corps adverse afin de faire cesser la situation d’agression, vous devrez éviter de viser la tête à moins de vous retrouver dans une situation où c’est « lui ou vous ».
3 Dernières considérations
Une lampe tactique, c’est assez cher : comptez au minimum 60€ pour acquérir un modèle de milieu de gamme et 100€ pour un bon modèle de self défense. Les batteries utilisées par ces lampes, généralement des CR123, ne sont pas données : leur prix unitaire varie entre 3 et 4€ sur internet. Méfiez vous particulièrement des enseignes de photographes qui vous en proposeront à 12€ pièce ( !).
Concernant le port d’une lampe tactique, bien évidement, il est autorisé : ne vous privez surtout pas de les disposer à portée de main, d’autant plus que certains modèles sont dotés de clips ceinture. Cependant, lors d’un contrôle de police, il est possible qu’un agent prenne la décision de vous confisquer votre lampe au motif que celle-ci serait de nature à troubler l’ordre public, surtout si le crénelage de la lampe lui donne un look agressif : n’oubliez pas que les forces de l’ordre emploient ce genre de matériel par conséquent, ils savent très bien ce que l’on peut faire avec… Normalement, si vous n’êtes pas connu de services et si vous n’avez pas la « dégaine », vous devriez pouvoir repartir avec votre éclairage. N’oubliez pas que bien que n’étant pas par nature une arme de 6e catégorie, une lampe tactique utilisée en combat devient une arme par destination (Voir l’article connexe sur les milices à propos de la légitime défense).
Enfin, on ne le répétera jamais assez : toute arme, même la plus simple à mettre en œuvre, nécessite une formation minimum donc ins-cri-vez vous à un club de self défense !
Conclusion
Les lampes tactiques, bien qu’un peu chères, sont des armes de self défense que l’on peut porter en toute légalité et qui permettent à un défenseur d’adapter sa riposte à la menace afin d’éviter des conséquences judiciaires trop lourdes. On appréciera particulièrement l’emploi *préventif* qui est, compte tenu de la législation actuelle, le moyen le plus sûr de se sortir de ces agressions dont le mode opératoire est fondé sur « l’embrouille ».
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Les lampes tactiques sont bien évidement des outils destinés avant tout à produire de la lumière. Toutefois, leur dimension tactique révèle une arme de self défense plutôt intéressante en regard du contexte juridique Français.
1 Les caractéristiques d’une lampe tactique
Qu’est ce qui différencie une simple lampe de poche d’une lampe tactique ? La réponse se trouve dans un cahier des charges exigeant élaboré, à l’origine, pour les forces de l’ordre et les militaires.
Tout d’abord, une lampe tactique digne de ce nom doit être étanche. L’étanchéité est garantie par la mention « IPx8 » qui est un standard fréquemment utilisé dans l’électrotechnique. La lampe doit en outre être signalée par le fabricant comme résistante aux chocs. Sur ce point, il n’y a pas, à ma connaissance, de standards communiqués par les fabricants garantissant la résistance des matériaux.
Ensuite, une lampe tactique varie autour d’un design bien spécifique destiné à une prise en main de type « marteau » (ou pic à glace). Cette prise lui permet d’être employée comme un outil de frappe, c’est pourquoi l’interrupteur d’allumage se trouve au cul de la lampe afin d’actionner l’éclairage tout en conservant un maintient ferme et alerte de la lampe. L’interrupteur doit permettre deux types d’allumage : l’allumage continu classique et l’allumage momentané sur effleurement du bouton pour, par exemple, envoyer des signaux en morse.
D’autre part, le domaine où traditionnellement une lampe tactique se démarque des lampes classiques est la puissance de l’éclairage : une lampe tactique, c’est censé éblouir au point d’aveugler. Les fabricants mettent habituellement en avant les « lumens »… Ce qui est un peu de la malhonnêteté commerciale. En effet, les lumens sont les unités du flux lumineux. On obtiens la valeur d’un flux lumineux en multipliant l’intensité lumineuse par l’angle solide (le cône) du faisceau lumineux. Pour exploser le score des lumens, il suffit simplement d’ouvrir l’angle… Et votre lampe n’en sera pas plus éblouissante pour autant… « Ce qui aveugle », c’est l’intensité lumineuse mesurée en candelas (Cd). Certains fabricants la communiquent de temps en temps, comme Fenix sur certains modèles, d’autres jamais… Une lampe tactique de taille moyenne (alimentée par deux piles CR123) doit pouvoir fournir une intensité lumineuse située aux alentours des 10 000 candelas. Un telle intensité lumineuse permet d’aveugler même par une journée non-ensoleillée.
On notera que plusieurs modèles de lampes proposent des modes d’éclairage différents, ce qui est une bonne chose en soi. Cependant, il y a deux choses à signaler à ce sujet. D’une part, le mode stroboscopique est à rechercher car il peut déclencher chez certains sujets « l’effet de Bucha » caractérisé par une sensation de désorientation, de vertige et de nausée. Ceci dit, en situation d’autodéfense, ne comptez pas sur l’effet Bucha pour vous en tirer. Le deuxième point à vérifier est la rapidité avec laquelle vous pouvez passer d’un mode à un autre. En situation de self, chaque seconde compte. Bien évidement, si votre lampe tactique s’allume par défaut en mode « 5 lumens » et doit être longuement manipulée pour passer en mode « strobe », cela ne conviendra pas. Il existe deux « écoles » de réglages de la lampe. La première consiste à tourner une bague ou à visser la tête de la lampe. Le procédé est simple mais demande l’emploi de ses deux mains. L’autre méthode repose sur une combinaison de pressions sur le bouton pour passer d’un mode à un autre. L’avantage est de n’avoir besoin que d’une main mais en situation de stress le risque de confusion est plus élevé.
Enfin, le dernier point qui pourra influencer votre acquisition, et non des moindres, sera la présence de « dents » à une extrémité ou l’autre de la lampe. Ces dents améliorent l’efficacité d’une lampe tactique lorsqu’elle est employée dans une situation de self défense. Idéalement, ces crénelures doivent être présentes mais sans donner un look trop agressif.
2 Emploi tactique.
Nous n’aborderons pas ici l’emploi des lampes tactiques montées sur les armes à feu. En self défense, une lampe tactique se manie globalement de la même manière qu’un Kubotan. Comme toute arme, elle exige un minimum de formation pour en tirer le plein potentiel (voir vidéo ci dessous). Vous devrez donc vous rapprocher d’un club de self défense pour apprendre à vous servir pleinement de votre lampe tactique.
Les techniques possibles avec une lampe tactique présentent l’avantage de pouvoir adapter sa riposte en fonction de la menace afin de ne pas sortir du cadre de la légitime défense.
Le premier niveau de riposte consiste en un aveuglement *préventif*. Cette manœuvre est utile dans certains cas d’altercation. Bien entendu, lors d’une altercation sincère (engueulade classique de circulation par exemple) rechercher la désescalade est toujours la meilleure solution. Cependant, il existe des « altercations » initiées par des individus dont l’objectif réel est de passer à l’agression : nombreux sont les coups de couteaux qui ont commencé par une cigarette refusée. Lorsque vous pensez être confronté à un individu qui cherche avant tout « l’embrouille », ne prenez pas de risque : faites deux pas en diagonale/arrière, aveuglez votre adversaire avec votre lampe tactique et faites lui comprendre que son intérêt est d’aller voir ailleurs. Vis-à-vis de la loi, absolument rien ne peut vous être reproché.
Le second niveau de riposte se fonde sur ce que les disciplines martiales appellent « les points de pression ». Les points de pression sont des zones du corps sur lesquelles appuyer dans le but de déclencher une vive douleur. Les Kubotan, donc les lampes tactiques, sont des outils adéquats pour exercer des points de pression. L’intérêt de ces techniques est de présenter une létalité nulle et de ne généralement causer aucune blessure. La difficulté de réalisation peut grandement varier mais heureusement, l’une des techniques les plus utiles est aussi la plus simple à réaliser. Toujours lors d’une altercation, lorsqu’un individu vous agrippe, il est facile de le faire lâcher prise et le soumettre en utilisant le corps de la lampe pour pincer le poignet de votre adversaire (voir video vers 0:50). Encore une fois, vis-à-vis de la loi, il n’y a pas grand-chose qui puisse vous être reproché.
Le troisième niveau de riposte franchit le cap de la légalité. Il s’agit de profiter du corps de la lampe ainsi que de son poids afin consolider votre poing et ainsi donner des coups plus puissants. Coups d’autant plus douloureux qu’ils sont assenés sur un adversaire ébloui qui ne verra rien venir. Généralement, les blessures infligées restent modérées et entraînent rarement des ITT prolongées synonymes pour vous, de peines plus lourdes si la légitime défense vous est refusée.
Le dernier niveau de riposte présente un risque de létalité. Il s’agit d’utiliser les parties crénelées de la lampe pour assener des coups en marteau très puissants, de préférence sur les parties osseuses du corps. Si vous portez un tel coup à la tête de votre adversaire, un traumatisme crânien est quasi assuré. Ce type de blessure peut parfois entraîner la mort ou bien causer des séquelles neurologiques. Si il est « permis » de frapper différentes parties du corps adverse afin de faire cesser la situation d’agression, vous devrez éviter de viser la tête à moins de vous retrouver dans une situation où c’est « lui ou vous ».
3 Dernières considérations
Une lampe tactique, c’est assez cher : comptez au minimum 60€ pour acquérir un modèle de milieu de gamme et 100€ pour un bon modèle de self défense. Les batteries utilisées par ces lampes, généralement des CR123, ne sont pas données : leur prix unitaire varie entre 3 et 4€ sur internet. Méfiez vous particulièrement des enseignes de photographes qui vous en proposeront à 12€ pièce ( !).
Concernant le port d’une lampe tactique, bien évidement, il est autorisé : ne vous privez surtout pas de les disposer à portée de main, d’autant plus que certains modèles sont dotés de clips ceinture. Cependant, lors d’un contrôle de police, il est possible qu’un agent prenne la décision de vous confisquer votre lampe au motif que celle-ci serait de nature à troubler l’ordre public, surtout si le crénelage de la lampe lui donne un look agressif : n’oubliez pas que les forces de l’ordre emploient ce genre de matériel par conséquent, ils savent très bien ce que l’on peut faire avec… Normalement, si vous n’êtes pas connu de services et si vous n’avez pas la « dégaine », vous devriez pouvoir repartir avec votre éclairage. N’oubliez pas que bien que n’étant pas par nature une arme de 6e catégorie, une lampe tactique utilisée en combat devient une arme par destination (Voir l’article connexe sur les milices à propos de la légitime défense).
Enfin, on ne le répétera jamais assez : toute arme, même la plus simple à mettre en œuvre, nécessite une formation minimum donc ins-cri-vez vous à un club de self défense !
Conclusion
Les lampes tactiques, bien qu’un peu chères, sont des armes de self défense que l’on peut porter en toute légalité et qui permettent à un défenseur d’adapter sa riposte à la menace afin d’éviter des conséquences judiciaires trop lourdes. On appréciera particulièrement l’emploi *préventif* qui est, compte tenu de la législation actuelle, le moyen le plus sûr de se sortir de ces agressions dont le mode opératoire est fondé sur « l’embrouille ».