RATATOSK Dim 9 Oct - 12:16
Il est 6h du matin, le réveil sonne. Le lever du jour est à 7h45, il ne va pas falloir trainer.
Je fais la grimace en regardant ma tenue: la seule pièce "camouflée" de l'ensemble consiste en un tshirt motif "woodland" que j'enfile par dessus ma polaire...
Enfin bref, j'enfourche mon vélo et direction la forêt en passant exclusivement par des chemins fermés à la circulation (mais on trouve toujours des sales cons qui se baladent en quad dessus). Il fait franchement nuit, ma lampe frontale éclaire malla piste et un VTT,ça a beau être tout terrain, ça se plante quand même assez facilement... L'intérêt c'est le silence. D'ailleurs en chemin je surprend un renard ainsi qu'une chevrette et son petio qui s'enfuient sans m'avoir entendu venir (j'ai repéré un super spot pour y mettre un affut). Dommage qu'il soit impossible de pédaler et de shooter en même temps (tfaçons il faisait trop sombre).
Il est 7h20, le soleil ne s'est pas levé mais l'aube est franchement lumineuse, pour moi il fait déjà jour... Je note: la prochaine fois arriver 1H avant le lever du soleil SUR PLACE. Je cache mon vélo dans un taillis et je sort mon réflex. Deuxième grimace: l'objectif 18-55mm. Pour les non photographes, faire de la photo animalière avec un grand angle, c'est comme essayer de tirer un cerf à 100m avec de la chevrotine: ça marche pas terrible . Il me faudrait un 300mm voir un 500 ... Mais l'entrée de gamme coute 1000€ quand même...
Me voilà parti en billebaude, nez dans le vent en progressant à pas de loup.
Dès les premières minutes, je percute un mouvement dans le coin de ma vision. Je m’accroupis malheureusement en plein milieu d'un minuscule sentier forestier bordé d'une espèce de haie. Une forme rousse qui se dandine entre les troncs, puis deux, puis trois, puis quatre !!! Au final tout un groupe de chevreuils à 20m. Gagné par l'excitation, je tente de rejoindre un point de vue plus avantageux en négligeant le silence de mon déplacement. Et crac la brindille... La réponse ne s'est pas faite attendre, instantanément, le groupe de chevreuils décampe et je me fais même aboyer... Je sais au fond de moi qu'une fois qu'on est grillé et aboyé, c'est fini pour la matinée niveau chevreuils...
Je décide alors de me diriger vers une souille où, à en juger par les traces de pattes, d'aboutis et de houssures sur les arbres polis par des années (des décennies ?) de frottage heureux. Toujours en me déplaçant silencieusement, je me pose en affut pendant 30 bonnes minutes, l'objectif prêt à saisir un éventuel balnéothérapiste. Queudnibe. Par acquis de conscience, j'allume la flamme de mon briquet pour vérifier le sens du vent: il avait tourné le con ! Con toi même me répondit le vent.
Je repart alors dans l'autre sens... Je trouve des laissées de sanglier, je les examine: elles sont fraîches de chez fraîches ! A peine le temps de relever le nez que je vois au loin la harde qui s'approche de moi au trot. On m'avait pas prévenu que dans la chasse à l'approche, parfois c'est le chasseur qui détale après s'être fait approcher . Bon, sang froid, je m'allonge derrière un arbre et je les aligne, clic, clic, clic. Le son de mon appareil photo (un reflex ça fait du boucan) stoppe la harde. Re clic ! . On sent de l'hésitation en face, ça tente de renifler mais le vent est pour moi et je sais que c'est des taupes. Encore clic. C'est le cliché de trop, la harde fait demi tour, pas forcement dans la panique mais avec empressement quand même. Je suis super heureux, c'est mon premier shoot.
J'avance et tente de suivre la piste laissée par la harde. Elle me mène vers un taillis. La matinée est bien avancée, il est 10h. En approchant du taillis, j’entends le sons des sangliers qui décampent de l'autre coté . Donc je vais de l'autre coté, silencieusement... Pas de piste ou bien je ne l'ai pas relevée. Ils sont peut être encore dans le taillis. Bingo. Donc on passe facile 30 minutes à jouer à cache cache sans que je réussisse mettre le grappin dessus. Un groupe de cyclistes passant sur un sentier fait définitivement détaler les bestiaux.
Il est 11h, je tend l'oreille. Beaucoup d'aboiements de chiens... Bon, quand les chiens commencent à aboyer, c'est que les promeneurs quadrillent la zone (dimanche oblige et je ne leur en veut pas). Il n'y aura plus rien à voir et le chemin du retour me donna raison.
Ah et puis, question autres bestioles vues mais ratées: un lapin, près de la souille... 3 buses et un écureuil roux à qui j'ai laissé une partie de ma barre céréale pour tenter de l’appâter et vu comment il ondulait de la queue, en regardant alternativement moi, puis la bouffe, dieux savent qu'il était tenté .
Je vous enverrai les photos dès que ce sera possible ! (la personne qui m'a passé le reflex a oublié de joindre le lecteur de cartes flash =)