74Leman Mar 13 Juil - 6:43
Je suis ce sujet avec grand intérêt car la problématique est posée de façon pertinente selon moi avec des thèmes cruciaux qui ont été abordés. et je tenais à apporter à mon tour ma petite pierre à l'édifice, au risque d'^tre parfois redondant.
Distinction altercation / agression : pertinente. L'aspect psychologique est selon moi plus facile à travailler au niveau de l' altercation. Je mets volontairement de côté le cas de l'altercation entre des personnes qui se connaissent et qui s'embrouillent au sujet d'un désaccord quelconque pour retenir le cas de l'altercation comme source d'une agression.
Dans ce cas précis l'agresseur va trouver tous les prétextes pour mettre sa victime en situation de stress, d'énervement, de peur pour générer une réaction agressive due à l'exaspération de sa victime à laquelle il aura déjà prévue de riposter ce qui lui confère un avantage certain.
Dans ce cas de figure, l'agresseur ne prendra jamais l'initiative de l'engagement car ça ferait de lui un agresseur alors qu'il souhaite pouvoir justifier son attaque comme étant légitime (bref, pour parler simple : le chercheur de merde!)
Dès lors, un travail en amont sur la gestion du stress (respiration , mental...) sera pertinent pour apprendre à garder son calme et l'esprit clair pour ne pas entrer dans le jeu de l'agresseur. De même, l'observation de l'environnement périphérique sera utile pour se ménager une porte de sortie et écourter ainsi la confrontation. Les techniques de désescalade verbale, si à première vue sont inutiles dans ce cas de figure, peuvent décourager l'agresseur d'insister car lui feront comprendre que ce n'est pas la bonne victime (il aura meilleur temps de choisir une autre personne davantage disposée à en découdre)
L'observation de l'agresseur permettra aussi d'adapter son propre comportement. Si on remarque que l'agresseur n'est pas dans son état normal il conviendra d'en tirer les conclusions qui s'imposent. Inutile de vouloir essayer de raisonner une personne sous emprise alcoolique ou de produits stupéfiants : la fuite dès que possible est la meilleure solution (d'autant qu'une personne ivre aura du mal à vous suivre dans une course effreinée)
De même, il faut avoir conscience que monsieur tout le monde est susceptible de péter les plombs à propos de trois rien (les cas d'altercation / agression sur la route sont nombreux) A titre d'exemple, professionnellement, il m'est arrivé une fois d demander à un automobiliste s'arrêter. Je voulais lui signaler que son capot moteur n'était pas verrouiller avec les risques que cela suppose. Avant même que j'ai eu le temps de dire le moindre mot, le conducteur (70 ans environ!!) est sorti comme une furie de son véhicule et m'a empoignée en m'insultant. J'avoue que la nature de ce "contrôle" (qui n'en était pas un à l'origine!), le type de VL et la catégorie du conducteur ont fait que je n'était pas sur mes gardes et la surprise a fait que j'ai maitriser ce pépé un peu brusquement. Après coup, il s'est avéré que cette personne avait connu vraiment une sale journée et que ce qu'il a pris pour un contrôle injustifié fut la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase
Concernant les cas d'agression tels que définis par DEAD, l'approche statistique qu'il propose est, me semble t il, pertinente. Même si elle n'est pas pas infaillible et si, comme il le précise lui même elle reste tabou, il est indéniable qu'il y a ds lieux/horaires/typologie d'individu... qui représentent une probabilité de risques plus élevés. Ex : Quitte à stigmatiser certaines populations, je changerai facilement de trottoir pour éviter de croiser un groupe d'individus manifestement ivres à 4h du matin quand je rentre chez moi ou à faire un détour pour regagner mon domicile aux mêmes horaires pour éviter une rue réputé pour ses cas de voies faits (je travaille souvent de nuit, je rejoins mon domicile à pied et ce type de précautions m'ont toujours préservées jusqu'à aujourd'hui)
Pour en revenir l'aspect "perception de son environnement" : professionnellement, lorsque nous contrôlons une personnes (idéalement 3 agents pour 1 individus contrôlé) : le positionnement se fait de façon à se protéger mutuellement mais en laissant une porte de sortie à l'individu le cas échéant (toujours dans l'idée qu'il vaut mieux un individu en fuite à l'instant T qu'un ou plusieurs agents sur le carreau)
A contrario, j'essaye de me réserver à moi même cette même issue dans la majorité des cas, surtout quand ma vigilance s'accroît. (prise en compte du trafic routier pour permettre une fuite sans danger, repérer les commerces/hall d'immeuble offrant un replis sécurisant, me rapprocher des issues de secours dan un local etc....)
Enfin, dans le cas où la victime devra s'engager physiquement : avoir conscience (et donc être préparer) à "faire mal". En dehors du fait que la victime devra être capable de repérer le moment idéal :
- légalement : pour être en situation de légitime défense, l'agression devra être "réelle"
- au niveau de l'efficacité : trop tard c'est.... trop tard! on n'est déjà plus de état de faire face
Bref : la fenêtre est très courte. La victime devra être à même dans un laps de temps très court à :
1/ être consciente que l'engagement est inévitable
2/ être prête a esquiver le premier assaut
3/ à engager une riposte suffisamment incapacitante (donc forcément douloureuse) pour lui permettre de prendre la fuite (d'où la nécessité de s'être ménager cette fameuse porte de sortie surtout en cas de plusieurs agresseurs, car dans ce cas, un engagement physique contre plusieurs est voué à l'échec dans la plupart des cas)
C'est pourquoi, professionnellement je base mon entrainement sur quelques notions très simples (voir simpliste)
1/ je ne suis ni un guerrier, encore moins un surhomme et en plus je suis douillet!
2/ je me concentre sur ma garde et mes distances de sécurité (on est toujours trop près!!)
3/ je me concentre sur mes appuis, ma respiration, la perception de mon environnement
4/ je m'entraine sur des techniques hyper simples (voir simpliste), quand bien même on nous enseigne bon nombre de jolies parades : quelques clefs indispensables pour la maitrise et l'amenée (obligatoire au niveau pro), connaissance de quelques zones "clefs" et quelques principes rudimentaires (qlq coups d'arrêts, qlq zones de frappe efficaces, et le vieil adage : "là où la tête va, le corps suit")
Enfin, le dernier conseil à donner systématiquement : TOUJOURS aller signaler IMMEDIATEMENT la moindre altercation à la Police / Gendarmerie, et ce surtout en cas de riposte aussi minime soit elle.
En cas de poursuite judiciaires, c'est un plus que d'être le premier à avoir signaler l'évènement. IL faut savoir qu'il n'est pas rare de voir des agresseurs patentés venir porter plainte et se constituer partie civile suite à une agression qui s'est mal passée pour eux, après tout c'est un autre moyen pour eux d'obtenir de l'argent (dommages et intérêt, pensions etc...) et/ou de reprendre l'avantage psychologique sur sa victime.
Dans ce même ordre d'idée, quitte à être un peu Hors Sujet, il n'est pas inutile de se renseigner à l'avance sur sa couverture juridique et vérifier ses garanties (assurances, assistance juridique etc....)
Et pour conclure, s'il est utile de rester sur ces gardes, il est par contre inutile de psychoter à outrance : ça envoie des signaux négatifs et ça nous mets en situation de victimes potentielles. Keep Cool!!!
PS : j'ai été long, non????....... trop!!!